Le Rapport ENV/VNR
L’Examen National Volontaire (ENV ou Vountary National Review – VNR en anglais) est le rapport présenté par la Belgique au Forum politique de haut niveau des Nations Unies (High-Level Political Forum on Sustainable Development ou HLPF) pour rendre compte de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 (Agenda 2030) et de ses objectifs de développement durable.
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L’examen national volontaire de la Belgique : un processus collaboratif
La décision de présenter un deuxième ENV émane d’un engagement de longue date de la Belgique fédérale en faveur du multilatéralisme et du développement durable. Depuis 2007, le développement durable est ancré dans la Constitution belge, stipulant que les niveaux de pouvoir poursuivent les dimensions sociale, économique et environnementale dans leurs compétences.
La mise en oeuvre de l’Agenda 2030 et des ODD requiert une approche whole of society et, outre les autorités, d’autres parties prenantes, y inclus la société civile et le secteur privé se sont eux aussi mobilisés autour de l’Agenda mondial 2030.
Le processus du deuxième examen est le reflet de cette approche whole of society. Ce rapport conjoint est le résultat de la coopération entre les différents niveaux de pouvoir et les parties prenantes, et résume comment ces différents niveaux de pouvoir au sein de la Belgique fédérale contribuent à l’Agenda 2030 et aux ODD. Depuis le dernier ENV de 2017, la Cour des comptes a également réalisé un rapport relatif à la mise en œuvre, au suivi et au rapportage par les pouvoirs publics en Belgique (Preparedness Review).
De manière à rendre le processus le plus inclusif possible, le Conseil fédéral du développement durable (CFDD) a été chargé de coordonner l’implication de divers groupes sociétaux : organisations d’employeurs, syndicats, associations, secteurs des sciences et de la recherche, de la jeunesse et « Leave No One Behind ». Leur implication s’est faite en deux temps. Dans un premier temps, leur contribution sur la mise en œuvre des ODD a été recueillie. Dans un second temps, un avis commun des différents conseils consultatifs a été demandé sur le projet de rapport.
Vous retrouverez sur ce site l’intégralité des contributions de l’ensemble des acteurs qui ont participé au processus:
Forces, défis et politiques
En Belgique, les gouvernements jouissent d’une position de départ privilégiée, notamment en raison d’un cadre institutionnel solide en matière de développement durable. Forts d’une économie bien développée, d’un enseignement de qualité et d’une inégalité de revenus relativement faible, nous avons la possibilité d’élaborer et de financer des initiatives de développement durable, que ce soit en interne ou en externe.
En menant des actions sur la scène internationale, les gouvernements que compte la Belgique contribuent à la réalisation des ODD à l’étranger. Le développement durable mondial passe depuis longtemps par un engagement commun :la promotion et la protection des droits humains, un multilatéralisme efficace et inclusif, la solidarité internationale, l’éradication de la pauvreté, la lutte contre le dérèglement climatique et la réduction des inégalités. Cet engagement a notamment pris tout son sens dans la réponse belge à la pandémie de COVID-19, dans le sixième mandat belge au Conseil de sécurité de l’ONU en 2019-2020 ainsi que dans sa position par rapport à la sécurité climatique et à la présence des enfants dans les conflits armés. Le rôle de la Reine Mathilde en tant que Ambassadrice des ODD en est également un bel exemple.
Le deuxième ENV démontre que les autoritésen Belgique ont adopté de nombreuses politiques et initiatives qui peuvent contribuer positivement aux ODD, mais il reste de nombreux défis à relever.
Les statistiques nationales prouvent que le temps presse. En 2022, la Belgique était en bonne voie pour atteindre les objectifs fixés pour seulement 20 des 51 indicateurs examinés. Dans l’annexe de cet ENV consacrée aux indicateurs, vous découvrirez l’évolution des données relatives à ces indicateurs depuis 2000, aux niveaux national et régional.
Les enjeux importants affectant la mise en œuvre de l’Agenda 2030 sont entre autres les impacts liés à la crise du COVID-19, thématique du HLPF (High-Level Political Forum on Sustainable Development) de cette année, mais aussi l’insécurité géopolitique croissante, la crise climatique et la perte de biodiversité, les inégalités sociales, les liens entre numérisation et développement durable, le rôle central de l’éducation. Ces enjeux sont par ailleurs susceptibles d’offrir des opportunités qu’il convient de saisir.
Dans leurs contributions, les groupes sociétaux demandent surtout plus de cohérence dans la manière dont les différents niveaux de pouvoir suivent la mise en œuvre des ODD et de leurs cibles. Cela comprend une plus grande attention à la cohérence interne des politiques belges, mais aussi à la cohérence dans les contextes européen et international dans la mesure où la Belgique a un important impact économique, écologique et social au-delà de ses frontières.
Cet ENV démontre que les autorités en Belgique et acteurs belges ont pour engagement de continuer à se mobiliser pour les ODD en poursuivant et en intensifiant les efforts existants en faveur de la Décennie d'action pour le développement durable, répondant ainsi à l'appel du Secrétaire général des Nations Unies.
Méthode et processus de préparation
La coordination de la préparation de l’Examen National Volontaire (ENV) a été assurée au sein de la Conférence interministérielle du développement durable (CIMDD), réactivée pour l’occasion après plusieurs années de latence. Un groupe de travail technique composé d'experts des administrations des différentes entités, coordonne les contributions des entités sous la présidence de l’Institut fédéral pour le développement durable (IFDD).
Les membres de la CIMDD ont convenu des lignes directrices suivantes :
- Contenu: un équilibre entre les différentes dimensions du développement durable, ses composantes internes et externes, une évaluation juste et critique des réalisations, un focus sur le caractère universel, transformateur et holistique de l’Agenda 2030, une présentation des indicateurs de suivi des ODD, pour identifier les forces et faiblesses de la Belgique et une présentation de politiques menées et nouveaux défis depuis 2017 ;
- Structure: une table des matières basée sur les lignes directrices proposées par les Nations unies ; une approche synthétique a été choisie dans laquelle l’ENV présente les éléments essentiels des contributions des gouvernements aux ODD et renvoie à une annexe dans laquelle figurent les contributions détaillées des différentes entités ;
- Processus: l’implication des différentes instances gouvernementales et des groupes de la société civile dès le début afin d’alimenter le rapport.
À partir du mois de juillet 2022, les différents gouvernements et acteurs de la société civile ont reçu une demande de contribution à la préparation de l’ENV. Pour ce faire, le Conseil fédéral du développement durable a demandé l’avis des membres des principaux conseils consultatifs. En gardant à l’esprit le principe "No One Left Behind", nous avons contacté une liste spécifique d’organisations représentant les groupes sociaux les plus vulnérables.
Nous avons rassemblé ces contributions au cours du SDG Forum qui s’est déroulé le 4 octobre 2022. Organisé par une 20aine d’organisations partenaires issues de tous les horizons du développement durable, le SDG Forum est le premier forum multipartite sur les SDGs dans le Benelux. Son objectif est de connecter des organisations appartenant à un large éventail de secteurs autour de nombreux ateliers, de sessions plénières et de panels de débats. Le forum donne aux décideurs politiques, aux entreprises, aux ONG et aux universités des opportunités pour se rencontrer et échanger des idées et des solutions.
Ces contributions de la société civile ont été publiées sur le site sdgs.be et elles ont été synthétisées dans un projet de rapport. Les contributions de la société civile organisée font donc partie intégrante de l’ENV, aux côtés de celles des autorités publiques, ce qui est clairement distingué dans le texte.
Au début de l’année 2023, nous avons soumis le projet de rapport aux principaux conseils consultatifs de la société civile. À la demande de la Conférence interministérielle du développement durable, le Conseil fédéral du développement durable a élaboré un avis commun en collaboration avec les autres conseils consultatifs. En mai 2023, la conférence a adopté le rapport révisé.