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« Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation »

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Ce samedi 8 mars, nous célèbrerons la journée internationale des droits des femmes. Cette date symbolique s’est installée durablement en 1977 sous l’impulsion des Nations-Unies, bien que des actions et luttes aient été menées déjà il y a plus d’un siècle. Cette journée, chargée d’histoire, permet de dénoncer les inégalités de genre encore bien présentes dans nos sociétés, et de bouger les lignes pour tendre à une plus grande représentation et participation des femmes dans tous les secteurs. 

Le thème de cette année, « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », appelle à des actions qui peuvent libérer les chances, la réussite et l’égalité des droits pour toutes les femmes. Et ainsi augurer d’un avenir aux couleurs féministes où personne ne sera laissé de côté. L’autonomisation de la prochaine génération est au cœur de cette vision qui consiste à donner aux femmes et aux filles les moyens d’être les catalyseurs d’un changement durable. Une volonté forte qui consolide l’objectif 5 des 17 objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’admission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation, et elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain. - Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO

30ème anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing

L’année 2025 sera décisive dans la quête de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes dans le monde, car elle marquera le 30ème anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing. Adoptés par 189 États lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes qui s’est tenue en 1995 à Beijing (Pékin), en Chine, la Déclaration et le Programme d’action de Beijing demeurent le cadre le plus progressiste et le plus largement approuvé au niveau international en faveur des droits des femmes et des filles. Le programme d’action sert toujours à orienter les politiques, les programmes et les investissements qui ont un impact sur des domaines critiques de notre vie, tels que l’éducation, la santé, la paix, la participation politique, l’autonomisation économique, les médias, et surtout l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles. Il est urgent de régler ces questions et d’aborder en priorité celles relatives à la justice climatique et au rôle incontournable des technologies numériques parce que cinq ans à peine nous séparent de l’échéance des Objectifs de développement durable.

Ce 30ème anniversaire coïncide avec une crise sécuritaire croissante et d’autres qui ne font que s’aggraver, minant la confiance dans la démocratie et provoquant un rétrécissement de l’espace civique. L’année dernière, 612 millions de femmes et de filles ont vécu la réalité brutale des conflits armés, soit une augmentation inquiétante de 50 % en seulement une décennie.

Le thème de cette année est un cri de ralliement incitant à prendre des mesures dans trois domaines clés :

  1. Faire avancer les droits des femmes et des filles : lutter sans relâche pour l’ensemble des droits humains des femmes et des filles, en agissant contre toutes les formes de violence, de discrimination et d’exploitation.
  2. Promouvoir l’égalité des sexes : éliminer les obstacles systémiques, démanteler le patriarcat, défier les inégalités bien ancrées et élever la voix des femmes et des filles marginalisées, ainsi que celle des jeunes, pour garantir leur inclusion et leur autonomisation.
  3. Favoriser l’autonomisation : redéfinir les structures de pouvoir en assurant un accès inclusif à l’éducation, à l’emploi, aux fonctions de direction et aux espaces décisionnels. Prioriser les possibilités offertes aux jeunes femmes et aux filles de diriger et d’innover.

Malgré des progrès significatifs en matière de droits des femmes depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing en 1995, le monde est confronté à des crises nouvelles et cumulées, et à un recul des droits. En cette Journée internationale des droits des femmes, il importe tant et plus de marcher avec vigueur et détermination en faveur des droits des femmes. Le monde ne peut pas se permettre un retour en arrière.

Droits des femmes dans le monde : le recul continue

Face à l’ampleur et la gravité des crises, réaliser l’égalité de genre n’a jamais été aussi urgent. En raison des discriminations, les femmes ont un accès limité à la propriété, à la protection sociale, aux services financiers tels que les crédits et l’épargne, ainsi qu’aux opportunités professionnelles. Le marché du travail demeure discriminatoire en cantonnant fréquemment les femmes à  des emplois informels, précaires et dévalorisés. Leur évolution professionnelle est entravée par la charge disproportionnée des tâches domestiques et de soins, au détriment d’opportunités rémunérées.

Données marquantes
  • 2,4 milliards des femmes en âge de travailler dans le monde n’ont pas les mêmes opportunités économiques que les hommes ;
  • Seules 18,3 % des entreprises sont dirigées par des femmes ;
  • L’écart salarial entre les hommes et les femmes, à diplôme et à durée de carrière égaux, atteint 20 % ;
  • Il est possible d’accroître le PIB par habitant de 20 % rien qu’en comblant les disparités entre les sexes ;
  • L'analyse de données de 219 pays couvrant la période 1970-2009 a montré que la mortalité infantile était réduite de 9,5 % pour chaque année de scolarisation supplémentaire des femmes en âge de procréer. Entre 1970 et 1990, 4,2 millions d'enfants ont dû leur survie à une meilleure éducation des femmes ;
  • Si le taux d'emploi des femmes se maintient à son niveau actuel, l'Europe peut s'attendre à un déficit de 24 millions de travailleurs d'ici 2040. Par contre, s'il rejoint le taux d'emploi des hommes, le manque de travailleurs n'atteindra plus que les 3 millions ;
  • Une analyse des entreprises du classement Fortune 500 a montré que le rendement total offert aux actionnaires était supérieur de 34 % dans les entreprises occupant le plus grand pourcentage de femmes dans des fonctions de management ;
  • La réduction des écarts dans les soins et l’expansion des services avec des emplois décents pourraient permettre de créer près de 300 millions d’emplois d’ici 2030.

Ces données proviennent majoritairement de UN Women

 

Une journée chargée d’histoire

La Journée internationale des droits des femmes trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du 20ème siècle en Europe et aux États-Unis, réclamant l’égalité des droits, de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Elle a été officialisée par les Nations-Unies en 1977.

  • En Belgique, en 1900, les femmes obtiennent le droit de disposer librement de leur salaire, sans avoir à demander l’autorisation de leur mari. En 1921, les traitements des institutrices sont alignés sur ceux instituteurs. C’est la première fois en Belgique que la rémunération est officiellement détachée de la référence au sexe du travailleur.
  • En 1920, la loi accorde le droit de vote et d’éligibilité aux femmes pour les élections communales. En 1948, suppression de toutes les restrictions au droit de vote des femmes.
  • En 1956, invention de la pilule contraceptive par le Docteur Gregory Pincus. Bien que déjà utilisée depuis plusieurs années déjà, la loi autorisant la contraception fut promulguée en Belgique que le 28 décembre 1967.
  • En 1969, la loi interdit aux employeurs de licencier une femme pour cause de mariage ou de grossesse.
  • Le 1er septembre 1970, la mixité est devenue obligatoire dans l'enseignement officiel, largement soutenue par des directives européennes. En revanche, dans l'enseignement catholique, la mise en œuvre de la mixité n'a eu lieu qu'en 1990.
  • En 1976, la loi proclame l’égalité totale des époux, la femme ne devant plus obéissance à son mari.
  • En 1978, la loi impose l’égalité totale de traitement entre les hommes et les femmes dans le cadre de l’emploi et des relations économiques en général. Une nouvelle loi viendra confirmer ces principes en 1999.
  • En 1989, la loi réprime le viol entre époux. Auparavant, les relations sexuelles d’une femme avec son mari relevaient du « devoir conjugal ».
  • En 1991, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est légalisée (dépénalisation), permettant aux femmes de mettre fin à une grossesse non désirée avec l’aide d’un médecin.
  • En 2002, l’article 10 de la Constitution, affirmant l’égalité de tous les Belges devant la loi, est complété comme suit : « l’égalité des femmes et des hommes est garantie ». La même année, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (au niveau fédéral) voit le jour.

Malgré ces progrès engrangés tout au long du dernier siècle, les inégalités persistent, notamment en ce qui concerne les traitements. En effet, les femmes continuent d’être moins bien rémunérées que les hommes pour un travail équivalent. A ce jour, il subsiste un écart salarial de 20 % entre les hommes et les femmes, à diplôme et à durée de carrière égaux.  Et la violence faite aux femmes reste un fléau dans nos sociétés. Encore aujourd’hui, plus d’une femme sur cinq (22 %) a été victime de violence physique et/ou sexuelle de la part de son partenaire et/ou ex-partenaire.

Nous avons besoin d'un changement de paradigme et de notion du rôle de la femme dans la société. Nous devons briser les stéréotypes. Sans ce changement fondamental dans la société, il ne peut y avoir de changement dans des domaines individuels tels que la science. - Dragana Ilic , Professeure agrégée d’astrophysique à l'Université de Belgrade (Serbie).

Que faire pour la Journée internationale des droits des femmes ? 

En Belgique
L’ASBL Amazone recense une série d’activités organisées à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre à l’occasion de cette journée. Découvrez-les en cliquant sur ce lien. 

Commémoration officielle par les Nations unies
Le vendredi 7 mars à 16 h, célébrez la Journée internationale des droits des femmes en compagnie de personnalités inspirantes issues du monde de l'activisme, des affaires, du divertissement, de l'art, du sport et des droits humains, et profitez...d'une représentation spéciale d’une troupe de Broadway ! Suivez cet événement en direct sur UN Web TV ou sur la chaîne YouTube de l'ONU.


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