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Le développement durable est essentiel, surtout en temps de crise

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Ces dernières années, nous sommes passés d'une crise à l’autre. La pandémie de Covid-19 n'était pas encore terminée que la guerre en Ukraine a éclaté, que les chaînes de valeurs ont été bouleversées et que les prix de l'énergie ont grimpé en flèche. Ces crises révèlent les erreurs que nous avons commises dans le passé. La crise sanitaire est née et s'est propagée à la faveur d’une combinaison complexe de facteurs tels que la perturbation des écosystèmes, l'urbanisation et nos modes de vie de plus en plus mondialisés. La crise énergétique et les chaînes de valeurs perturbées soulignent à quel point l'Europe est dépendante. Cependant, ces crises montrent aussi la voie à suivre pour améliorer les choses. Nous pouvons reprendre davantage le contrôle de nos chaînes de production en Europe, opter pour des énergies durables, locales et renouvelables, nous engager davantage en faveur de conditions de travail dignes et lutter contre les valeurs antidémocratiques, le réchauffement climatique, la perte de biodiversité et les inégalités. En bref, nous pouvons opter pour un changement systémique à long terme, ce qui est précisément le but du développement durable.

Les ODD comme boussole

Le changement systémique est exactement la finalité des objectifs de développement durable (ODD) définis par les Nations unies. Les entreprises et organisations belges accordent beaucoup plus d'attention à ces objectifs qu'il y a deux ans. C'est ce qui ressort du Baromètre SDG récemment publié. Les entreprises indiquent que la poursuite des ODD en temps de crise est essentielle pour la résilience, voire la survie, de leur activité. Pourtant, selon les chercheurs, l'intégration des ODD dans de nombreuses entreprises et organisations est encore bien trop limitée. Ce n'est que lorsque les ODD s'infiltreront au cœur de leurs activités que nous parviendrons à concrétiser les changements nécessaires. Une étude récente du Bureau fédéral du Plan montre que cette critique s'applique également aux autorités.

Gestion durable de la chaîne d'approvisionnement

Les entreprises et organisations belges doivent par exemple déployer davantage d'efforts pour organiser et gérer l'ensemble de leurs chaînes de production et de valeurs de manière durable. Trop souvent, elles ne s'intéressent qu'au premier maillon de la chaîne d'approvisionnement, alors que les violations des droits de l'homme et les dommages environnementaux ne se produisent qu'en aval de la chaîne de valeur.

Dans un pays de PME comme la Belgique, les autorités devraient soutenir les mesures visant à rendre les chaînes de valeurs plus durables. Les PME ne disposent en effet souvent pas des ressources ou de la main-d'œuvre nécessaires pour procéder rapidement aux adaptations nécessaires.

L'Institut fédéral pour le développement durable leur apporte une aide de diverses manières. L’IFDD a ainsi développé un outil en ligne pour aider les PME dans leur stratégie de vigilance raisonnable et travaille avec les organisations du secteur pour rendre la gestion de la chaîne de valeurs plus durable. En 2023, il lancera également un programme consacré à la raréfaction des ressources. Ce programme se concentrera sur l'innovation durable et développera des politiques pour organiser notre production et notre consommation de manière à ce que la Belgique soit la moins dépendante possible des pénuries de matières premières. Il est également crucial de procéder à un contrôle préalable approfondi des matières premières qui ne peuvent pas être produites en Europe.

Avec de telles initiatives, l'IFDD veut souligner que la coopération entre les gouvernements, les entreprises, les organisations de la société civile, les institutions académiques et les citoyens reste cruciale pour la transition vers un monde durable.