Le bilan du SDG Forum (28-29/10/20) : les SDG confirment leurs importance pour l’avenir
L’Agenda 2030 et les 17 SDG pour un avenir durable
Le 25 septembre 2015, 193 États membres des Nations Unies ont adopté, au nom de leurs populations, un agenda ambitieux à l’horizon 2030. Celui-ci comporte dix-sept objectifs – les Sustainable Development Goals ou SDG – afin de remettre notre monde sur la voie du développement durable. L’agenda 2030 consiste en un plan global et un cadre holistique pour le développement durable. Les 17 SDG sont intimement liés, au même titre que les défis sociétaux et internationaux qui se présentent actuellement.
Deux journées dédiées au SDG Forum
Les 28 et 29 octobre 2020 – en conclusion de la SDG Week - s’est tenue la troisième édition du SDG Forum, cette fois-ci par voie numérique en raison du contexte sanitaire. En rassemblant un large panel d’acteurs autour des SDG au Benelux, l’intention du SDG Forum était d’impliquer autant de parties prenantes que possible et d’offrir une multitude d’ateliers, de séances plénières et de débats. Le SDG Forum a été organisé par 18 organisations partenaires issues des différentes composantes du développement durable, aussi bien des acteurs présents lors des éditions précédentes que des nouveaux acteurs (monde du sport, provinces, etc.). Au cours de ces deux journées, des responsables politiques, des institutions, des entreprises, des ONG et des académiciens ont eu l’opportunité d’échanger des idées et des solutions les uns avec les autres. L’intérêt pour le SDG Forum a une nouvelle fois été confirmé : plus de 1000 personnes se sont inscrites à l’édition 2020.
De plus grands défis en raison de la crise sanitaire
En plus de la crise climatique, la crise de Covid-19 que nous subissons, a d’énormes conséquences tant sur le plan économique que sur le plan humain. La pandémie complique considérablement la réalisation des SDG. Ensemble, nous devons chercher des solutions durables et passer à l’action, chacun selon son rôle et ses possibilités, en intensifiant les efforts. Ces défis actuels peuvent aussi, justement, nous motiver davantage à reconsidérer les économies et les sociétés durant et après la crise liée au Covid-19, afin de les rendre plus résistantes, plus inclusives, plus prospères et plus durables, tout en respectant les droits humains et les limites de la planète.
Le multilatéralisme des Nations Unies est indispensable à la résolution et à la prévention des crises.
L’approbation de l’agenda 2030 pour le développement durable a été, incontestablement, l’un des plus grands accomplissements sur le plan de la coopération internationale au cours de la dernière décennie. Tous les États membres de l’ONU se sont alors mis d’accord sur un plan d’action mondial et une boussole éthique visant à éradiquer l’extrême pauvreté, à réduire les inégalités et à protéger la planète. Le tout dans un contexte de mondialisation rapide. Cinq ans après le lancement de ce programme ambitieux, la crise sanitaire liée au coronavirus vient mettre le doigt sur les failles et les problèmes structurels du système actuel. Le SDG Forum demande de mettre l’accent sur le rôle particulièrement important des Nations Unies, mais également d’utiliser l’Agenda 2030 – conjointement à la Charte des Nations Unies et à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme – comme principes directeurs et leviers concrets pour une société plus juste, respectueuse de l’environnement, prospère, pacifique, bien gouvernée et humaine. Il y a lieu de renforcer et de donner un nouveau souffle à la coopération internationale afin de relever conjointement les défis qui surviennent dans le monde, en ce compris la crise actuelle liée au COVID-19.
Les différents acteurs sont essentiels à la réalisation des SDG
Les citoyens et leurs organisations diverses font évidemment partie de ces acteurs essentiels à la réalisation des SDG. Plusieurs ateliers se sont penchés sur le développement des capacités et l’utilisation d’instruments spécifiques pour stimuler la transition avec des solutions locales qui ont du sens. Il est surtout important d’impliquer les groupes qui vivent dans une situation précaire – et qui sont souvent les premiers et les plus durement touchés par les conséquences des crises climatique et COVID-19 que nous vivons actuellement - dans le débat et les politiques de développement durable, dans la réalisation des SDG, des droits humains qui y sont liés, et la conception de mesures politiques adaptées. « To leave no one behind » est le message central de l’Agenda 2030.
Au cours de cette édition du SDG Forum, une attention particulière a été accordée au rôle essentiel des entreprises dans la réalisation des SDG et dans la transition vers une société durable. Des échanges ont eu lieu sur les possibilités et initiatives pour les entreprises de joindre le développement économique à la responsabilité sociétale. Il est crucial de valoriser, de communiquer et de sensibiliser sur les initiatives d’entreprises, les projets d’économie circulaire, les partenariats (publics-privés) uniques et les initiatives pleines de sens qui rencontrent ces deux objectifs.
Parallèlement, le SDG 8 « Travail décent et croissance économique » a été mis en évidence. Il reprend la manière d’aborder des crises sociales et économiques, tout en soulignant le rôle fondamental de la protection sociale et du dialogue social. En outre, les résultats provisoires du National Baseline Assessment ont été présentés, en insistant sur la manière dont la politique et la pratique peuvent s’aligner avec les directives des Nations Unies relatives aux entreprises et aux droits humains.
Un appel fort a également été lancé aux diverses autorités, afin qu’elles assument leur rôle et définissent un cadre.
Le SDG Forum a accordé beaucoup d’attention aux pouvoirs locaux et à leurs compétences, qui sont cruciales dans la mise en place de la transition vers une société durable. Les pouvoirs locaux mettent déjà le pied à l’étrier, par exemple à travers un suivi des SDG en Flandre qui identifie les progrès réalisés par commune, et des villes-pilotes, telles que Harelbeke, qui transposent les SDG dans leurs objectifs politiques, dans des plans d’actions et des actions concrètes, dans le suivi et le reporting au niveau local.
En ce qui concerne les déclarations gouvernementales, référence est faite aux SDG dans le récent accord de gouvernement fédéral, mais aussi dans les programmes politiques des communautés et des régions. Or, la situation est urgente. Compte tenu de cette urgence, il est essentiel que ces ambitions se transforment en actions concrètes de manière accélérée. Au demeurant, la Belgique (l’Etat fédéral, les communautés et les régions) ne part pas de zéro. Il existe déjà une loi sur le Développement durable, un ancrage constitutionnel et une configuration institutionnelle en vue du développement durable. La Belgique a défendu l’agenda 2030 publiquement, elle s’est imposé plusieurs missions dans le cadre de plans politiques, de stratégies et de déclarations, tels qu’un rapport récurrent auprès des Nations Unies.
Le SDG Forum aura été l’occasion de présenter le Baromètre SDG. Les résultats nous montrent clairement que de nombreuses entreprises et organisations travaillent avec les SDG mais aussi qu'il nous faudra continuer à parcourir ensemble le chemin vers 2030. D’où l’importance de continuer à soutenir tous les acteurs au moyen d’incitants, de plateformes interactives et médiatiques, d’études, … Il est nécessaire d’accorder plus d’attention à la mesure de l’impact SDG, en se focalisant sur une possible mise en pratique, ainsi que sur ses avantages. Le Baromètre SDG démontre qu’il existe une grande volonté au sein de nombreux acteurs pour réaliser une telle mesure d’impact.
La rédaction d’un nouveau ‘Rapport National Volontaire’ est nécessaire
Pour ce faire, il est important d’établir à brève échéance un nouveau ‘Rapport National Volontaire’ sur l’implémentation des SDG en Belgique, comme prévu dans la Stratégie nationale de développement durable et préconisé par la Cour des Comptes. Le premier rapport date de 2017, mais il s’agissait principalement d’un inventaire de la situation telle qu’elle se présentait juste après l’adoption de l’Agenda 2030 en 2015. Il est essentiel que la Belgique puisse entamer la Décennie d’Action pour atteindre les SDG en rassemblant les acteurs de la société (pouvoirs publics, entreprises, associations, académiques et citoyens) pour la mise en œuvre des SDG. Un nouveau ‘Rapport National Volontaire’ pourrait constituer une opportunité pour mobiliser les acteurs, faire le bilan de ce qui a été réalisé, se fixer des ambitions pour les prochaines années et prévoir une évaluation des effets.
Le partenariat et la coopération sont au cœur du processus
Les modalités d’un tel Rapport National Volontaire illustrent l’énorme importance de la coopération en vue de l’Agenda 2030. Nous ne pourrons relever les défis auxquels nous faisons face que si nous coopérons. Dans son discours d’ouverture, SM la Reine Mathilde a mis l’accent sur l’importance de cette coopération. Les partenariats multi-acteurs, multisectoriels et internationaux – cités explicitement dans le SDG17 – constituent la méthode par excellence afin de concrétiser les SDG. Le SDG Forum a contribué à ce travail. Les organisations partenaires du SDG Forum se tournent déjà vers la suite, en vue d’une société et d’une économie durables.
Les informations sur le SDG Forum 2020 et les échos des différents ateliers se trouvent sur : www.sdgforum.be