La ville d'Harelbeke est l'une de SDG Voices
La commune d’Harelbeke prend les SDG à bras le corps sous un angle unique en Flandre. La ville a opté pour une politique entièrement placée sous le signe des SDG. Nous avons discuté avec Ellen Vandeputte de la mise en place d’un mode de vie durable et agréable dans une ville.
La ville d’Harelbeke peut se targuer d’être la commune SDG la plus ambitieuse ; en quoi votre vision locale est-elle si unique ?
Ellen Vandeputte : "Lors de l’élaboration du plan stratégique actuel, le collège des bourgmestre et échevins a joué pleinement la carte des SDG. La vision de la ville d’Harelbeke s’articule autour des cinq piliers du développement durable et les SDG sont notre objectif. Mais le plus important est que les ambitions persistent. Les plans d’action ont été intégrés dans le plan stratégique pluriannuel de la ville et de nombreuses initiatives sont proposées pour placer le fonctionnement quotidien sous le signe des SDG. Nous avons aussi le sentiment que chaque nouveau projet va un peu plus loin afin de fournir un effort supplémentaire dans le cadre d’un SDG donné. Et notre équipe développement durable était ravie de ce constat. Cette équipe s’est d’ailleurs créée de manière organique grâce à l’engagement de collaborateurs issus d’autres services. À Harelbeke, la durabilité et la politique en matière de SDG ne se résume pas à l’implication d’un seul collaborateur ; ces thèmes animent l’ensemble des départements de la ville."
Vous avez utilisé les SDG comme point de départ de votre plan pluriannuel 2020-2025. Quelle est la différence entre un plan pluriannuel greffé autour des SDG et un plan pluriannuel qui ne l’est pas ?
Ellen Vandeputte : "En 2018, nous avons effectué une analyse de notre environnement sur base des SDG. C’était là un premier pas important en direction du plan stratégique actuel. Le fait que l’administration a décidé de placer les SDG au centre de la vision et des objectifs stratégiques en dit long. Cela facilite notre manière de travailler et la rend transparente. L’ensemble de nos plans et ambitions passent l’épreuve des SDG. Et lorsque nous faisons rapport sur notre politique, nous faisons en réalité aussi rapport sur les SDG. Lorsque nous formulons des indicateurs pour nos objectifs stratégiques, nous définissons parallèlement un objectif à atteindre en matière de SDG. L’un ne va pas sans l’autre. Cette manière de procéder nous permet de ne pas devoir à chaque fois nous poser la question de connaître les répercussions sur les SDG ou de ne pas devoir travailler avec des codes pour assurer le suivi des réalisations SDG. Par ailleurs, le caractère mondial nous pousse à regarder au-delà des frontières communales et à prendre conscience du rôle que nous jouons en tant qu’administration locale dans un cadre plus large."
En tant que SDG Voice, voulez-vous impliquer les entrepreneurs, les entreprises et les citoyens dans vos plans SDG ? Comment vous y prenez-vous ?
Ellen Vandeputte : "Les administrations locales jouent un rôle essentiel dans la réalisation des SDG. Nous sommes en charge de la totalité d’un SDG, le SDG 11. Par ailleurs, nous devons arrêter de penser qu’une ville doit tout faire seule ; les partenariats de qualité (le SDG 17) sont au moins tout aussi importants et c’est à ça que nous comptons davantage nous atteler à l’avenir. C’est pourquoi ces dernières années nous nous sommes fort impliqués dans la communication sur les SDG à l’égard d nos partenaires. Nous voulons qu’à Harelbeke les citoyens ne puissent pas passer à côté des SDG. Harelbeke entretient une forte tradition de participation citoyenne et nous entendons poursuivre sur cet élan. Nous avons ainsi décoré un tunnel piétonnier avec du « street art » aux couleurs des SDG. Nous avons en outre élevé au rang d’ambassadeur SDG les entreprises inspirantes ; celles-ci peuvent conscientiser d’autres entrepreneurs."
Quel est l’impact de la COVID-19 sur la politique durable de Harelbeke ?
Ellen Vandeputte : "Les grandes lignes stratégiques restent inchangées ; certains projets en sont d’ailleurs accélérés ! Plusieurs projets ont en effet été réalisés plus rapidement grâce aux mesures prises dans le cadre de la crise du COVID-19. Je pense notamment à l’achat de Chrome Books et de tablettes pour les enfants qui évoluent dans des contextes familiaux vulnérables, et à la prestation en ligne de services aux citoyens. Nous aimerions aussi accélérer la réalisation de nos projets verts. Avec le confinement, nous avons pris conscience de l’importance que les espaces verts peuvent avoir sur le quotidien. Et les espaces publics verts font encore défaut à certains endroits dans Harelbeke.
Nous surveillons de près les effets néfastes du COVID-19 : le respect des distances, les effets de l’enseignement à distance sur les enfants socialement plus vulnérables, l’augmentation des personnes qui effectuent des achats en ligne, etc. Mais notre réaction face au COVID-19 a aussi permis de mettre en avant une série de points importants qui nous permettront d’améliorer la durabilité de la ville. Nous percevons la « staycation » comme une opportunité pour que les habitants apprennent à mieux se connaître et pour prolonger la solidarité dont ils ont fait preuve pendant la crise. Il s’agit aussi de l’occasion rêvée de partir à la découverte de la ville, découvrir des magasins dont on ne soupçonnait pas l’existence, et ainsi découvrir les belles choses que notre ville a à offrir. Nous sommes convaincus que le plan stratégique fera tache d’huile au-delà de la COVID-19 et montrera même que nous sommes sur la bonne voie."
"