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La FEB, SDG Voice 2018, "Nous avons un impact sur l'influence des entreprises sur la société."

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Les « SDG Voices » mettent en lumière les objectifs de développement durable, déterminés par les Nations Unies en 2015 : les Sustainable Development Goals (SDGs). En 2018, six nouvelles organisations porteront ce titre. La FEB, ou Fédération des entreprises de Belgique, figure parmi elles. Pourquoi souhaite-t-elle incarner une SDG Voice ? Comment compte-t-elle mettre les SDGS en lumière et œuvrer pour eux ? Vanessa Biebel, Conseiller auprès du Centre de Compétence Développement durable et Mobilité, nous l’explique. Rencontre.  

IFDD : Comment la FEB impacte-t-elle la société selon vous ?

Vanessa Biebel : « La FEB est la plus grande fédération des employeurs interprofessionnels de Belgique. Nous représentons plus de 50.000 entreprises qui, elles même, englobent 75% du marché de l’emploi du secteur privé. La FEB est active dans toute une série d’organes représentatifs où nous y défendons la voix des entreprises. Par ce biais-là, forcément, nous avons un impact sur la société, sur les décisions politiques mais également sur la manière dont les entreprises elles même vont travailler et influencer la société (sur les plans économique, sociétal et environnemental). »

Nous avons un impact sur la société, sur les décisions politiques mais également sur la manière dont les entreprises elles même vont travailler et influencer la société (sur les plans économique, sociétal et environnemental).

IFDD : Que représentent les SDGs pour la FEB ?

Vanessa Biebel : « Les SDGs constituent pour nous une réelle opportunité pour nos entreprises. D’abord, grâce au cadre général de développement durable qu’ils offrent, ils permettent de tous nous aligner dans la même direction. Comme ils sont à atteindre à l’horizon 2030, les entreprises, le gouvernement, la société civile, etc. vont œuvrer parallèlement à leur réalisation. Beaucoup d’entreprises l’ont d‘ailleurs déjà compris, non seulement en rédigeant parfois un rapport de durabilité mais aussi en se focalisant de plus en plus sur des objectifs sans cesse plus ambitieux. Solvay est un bel exemple parmi d’autres. Cette grande entreprise de l’industrie chimique travaille énormément sur l’innovation et développe de plus en plus des produits qui visent à satisfaire des niveaux de durabilité toujours plus élevés. Ils ont par exemple mis sur pied un outil de gestion qui permet d’analyser l’empreinte écologique et l’impact sociétal qu’engendre leurs produits. Il est ensuite utilisé comme un outil d’aide à la décision quant à la poursuite de l’investissement dans ces produits ou pas. Le développement durable n’est pas réservé aux grandes entreprises, les plus petites sociétés sont nombreuses aussi à s’y engager concrètement, à leurs niveaux. Les SDGs en tant que tels ne sont pas encore connus de tous, mais les thématiques qu’ils soulèvent touchent tout le monde. Une stratégie claire de développement durable dépasse la simple volonté de vouloir se démarquer de ses concurrents : elle devient quasi indispensable aujourd’hui. Les SDGs vont devenir notre ligne de conduite à tous si nous voulons donner un avenir à nos enfants.

Ensuite, les SDGs offrent aussi aux entreprises une bonne façon de communiquer, de manière transparente, vers le grand public et l’ensemble des parties prenantes, dans un cadre structuré et identique. C’est important dans une ère où on est constamment sous le feu des projecteurs via les réseaux sociaux. Si le management est convaincu du bienfait des SDGs et qu’il les intègre dans sa stratégie, cela peut avoir un impact positif sur ses employés, qui seront plus engagés s’ils croient dans le projet de l’entreprise. Ils verront concrètement le bénéfice qu’ils apportent à leur travail et, à un échelon supérieur, à la société. Au niveau de l’attraction de l’employeur, ça joue beaucoup. Quiconque a plus envie de s’investir pour une entreprise qui a une vraie vision sociétale que pour une autre, surtout dans la guerre des talents actuelle.

Enfin, pour parler « chiffres », car c’est aussi bien sûr un facteur important, le World Business Council for Sustainable Development a estimé que les SDGs ouvrent 60 opportunités de marché pour une valeur totale de 12.000 milliard USD, et ce grâce aux gains de productivité et de revenus commerciaux dans l'alimentation et l'agriculture, les villes, l'énergie et les matériaux et la santé et le bien-être. C’est énorme et engageant pour toutes les entreprises. »

Si le management est convaincu du bienfait des SDGs et qu’il les intègre dans sa stratégie, cela peut avoir un impact positif sur ses employés, qui seront plus engagés s’ils croient dans le projet de l’entreprise.

IFDD : Pourquoi avoir eu envie d’incarner une « SDG Voice » ?

Vanessa Biebel : « En travaillant sur la dernière publication de notre magazine interne, « Reflect », nous avons eu envie de sensibiliser les capitaines d’entreprise et CEOs sur les SDGs, pour toutes les raisons qu’on vient d’évoquer. Les grandes entreprises les connaissent déjà, mais on voulait les faire découvrir ou les rappeler à tous. Le but de notre magazine, à destination du haut management, est d’expliquer clairement la vision de la FEB à travers les dernières tendances de marchés. Dans ce numéro, nous insistons sur les opportunités dont peuvent bénéficier les entreprises à œuvrer pour les SDGs. Quelles sont-elles, comment les aborder et les mettre en place… ? J’ai moi-même travaillé dans l’économie circulaire au cours de ma carrière : j’ai vu les gains économiques engendrés en travaillant dans le respect de l’environnement. L’idée est vraiment de montrer que c’est possible, non utopiste. Nous avons reçu beaucoup de retours positifs au moment de la publication du magazine. Du coup, on s’est dit que c’était opportun, qu’il fallait saisir cette chance de continuer à bosser là-dessus, de vulgariser les enjeux des SDGs afin qu’ils soient bien compris par tous. Profiter de notre statut de porte-parole auprès des entreprises et de la caisse de résonnance que nous pouvons être… C’est pour tout ça que nous voulions vraiment incarner une SDGs Voice. »

IFDD : Quels sont vos atouts pour une bonne SDGs Voice ?

Vanessa Biebel : « C’est notre position et l’avantage de notre nom, qui est connu. »

IFDD : Concrètement, quelles sont les démarches que vous allez entreprendre pour atteindre vos objectifs liés aux SDGs ?

Vanessa Biebel : « Nous allons créer une page consacrée aux SDGs sur notre site Internet  ; y publier différents articles et interviews filmées de CEOs. Nous comptons aussi rapidement lancer une enquête pour cerner les connaissances et l’adhérence des entreprises au sujet des SDGs. Le but est d’avoir un retour concret du terrain afin que nous puissions nous adapter dans notre mission de sensibilisation et orienter notre message par rapport aux besoins ressentis et exprimés. Nous mettrons sur pied un débat entre des CEOs et capitaines d’industrie d’un côté et nos ambassadeurs « Young Talents in Action » (les jeunes sur le marché du travail) de l’autre : comment voient-ils leur avenir ? Dans quelle entreprise se visualisent-ils travailler, diriger ? Enfin, sur base de l’enquête et de toutes les leçons apprises au fil de l’année, nous organiserons un séminaire de clôture pour transmettre des tuyaux concrets afin d’agir sans plus tarder. »

Le projet « SDG Voices » est une initiative de l’Institut fédéral pour le Développement durable (IFDD). En 2016, la ministre de l’Energie, de l’Environnement et du Développement durable, Marie-Christine Marghem, a donné le feu vert officiel à la campagne SDG Voices Belgium. En 2017, huit organisations ont été déclarées porte-paroles des SDGs : GoodPlanet, Bond Beter Leefmilieu, la ville de Gand, Duo for a Job, Colruyt Group, le Mouvement Action paysanne, le Centre national de Coopération au Développement (CNCD) et son équivalent néerlandophone 11.11.11. Cette année, six nouvelles organisations peuvent fièrement se targuer de ce titre. Nous vous proposons dès aujourd’hui de les découvrir, une par une. Assurez-vous de garder un œil sur notre site web et nos médias sociaux.