Première injection de biogaz dans le réseau wallon
Le premier d’une longue lignée ? La Wallonie dispose d’un potentiel important de biométhane, une énergie renouvelable à valoriser pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le dispositif mis en place à Fleurus contribue à la transition énergétique de la Wallonie, mais aussi à la construction d’un nouveau modèle d’économie circulaire.
Les déchets de l’agriculture valorisés en énergie
Depuis plusieurs années déjà, la société agro-industrielle fleurusienne Cinergie valorise chaque année quelque 60 000 tonnes d’intrants provenant essentiellement d’effluents d'élevage et de résidus de cultures.
Jusqu’ici, les déchets fournis par les agriculteurs de la région étaient exploités via un système de cogénération produisant d’une part de l'électricité (injectée sur le réseau) et d’autre part de la chaleur (alimentant un réseau de chaleur dans la localité). Désormais, ces déchets organiques sont également transformés en biométhane et acheminés vers les citoyens et les entreprises des communes avoisinantes via le réseau de distribution de gaz géré par Ores – en collaboration avec Fluxys, gestionnaire du réseau de transport.
Ce sont les citoyens des communes de Sombreffe, Gembloux, Perwez et Jodoigne qui peuvent désormais cuisiner et se chauffer avec ces molécules de gaz renouvelable , en lieu et place du gaz naturel traditionnel prévu dans leur contrat par leur fournisseur d’énergie. Luminus soutient cette production de biométhane en le rachetant, avec les garanties d’origine associées, et en le commercialisant auprès d’industriels tels que Spadel, Safran ou Takeda qui souhaitent décarboner leur approvisionnement en gaz, et de ce fait contribuer au développement des énergies renouvelables. Luminus joue également le rôle d’agrégateur et de couverture des risques associés aux aléas de production, ce qui donne à Cinergie une visibilité à moyen terme.
Une contribution à 4 des 12 objectifs de développement durable des Nations Unies
L’utilisation du biométhane permet une baisse d’émissions de CO2 estimée à 8 850 tonnes CO2/an*, soit l’équivalent de l’empreinte carbone annuelle de 1 050 ménages.
Cette initiative contribue donc à 4 des 12 objectifs de développement durable des Nations-Unies : 7 (Affordable and clean energy), 9 (Industry, innovation & infrastructure), 11 (Sustainable communities) et 12 (Sustainable production & consumption).
Un dispositif d’avenir
La Wallonie dispose avec ses nombreuses terres agricoles d’un potentiel important de biométhane (évalué à 8,7 TWh) qui pourrait activement soutenir les objectifs belges de production d’énergie renouvelable et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, aussi bien dans les applicatifs de chauffage que dans la mobilité et les processus industriels.
Le dispositif répond à la fois à des considérations écologiques (diminution des gaz à effet de serre, mais aussi valorisation des déchets, association du monde agricole à la transition écologique, etc.) et économiques (création d’emplois locaux non-délocalisables, diversification des revenus pour les acteurs du monde agricole, optimisation de l’utilisation des infrastructures de réseau existantes, etc.).
Quatre autres projets de construction d’unités d’injection de biométhane sont déjà en cours en Wallonie, dans les Provinces de Hainaut et du Luxembourg.
* Calcul effectué en fonction d’un coefficient d’émission de 0.217Kg/kWh pour le gaz naturel. Ce chiffre ne tient pas compte de l’économie de CO2 additionnelle générée grâce à l’utilisation de ce gaz vert dans des unités de cogénération.