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High Level Political Forum : les jeunes belges s’engagent !

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La participation des jeunes est essentielle au changement. Tel est le message qu’ont défendu les représentantes belges de la jeunesse Diane Delava et Nele Van Hoyweghe le mois dernier à l’occasion du High Level Political Forum (HLFP). La rédaction de sdgs.be les a rencontrées pour discuter de la portée de la voix des jeunes et de leur engagement en tant que représentantes des jeunes.

Qu’est-ce que le High Level Political Forum (HLFP) ?

Nele : « Lors du High Level Political Forum, les États membres de l’ONU évaluent leurs progrès en matière de SDGs. C’est l’occasion de regarder les avancées des différents pays au niveau de la traduction de ces objectifs en mesures politiques et en actions concrètes. Au travers de cette rencontre annuelle, les Nations Unies entendent assurer un suivi et une évaluation continue des SDGs. »

 

Qu’en est-il de la participation des jeunes au HLPF ?

Diane : « On peut mieux faire. Lors du HLPF, seuls dix pays comptaient des jeunes représentants au sein de la délégation officielle. L’organisation de jeunesse des Nations Unies Major Group for Children and Youth était aussi présente, mais elle agit plutôt dans l’opposition. Les jeunes sont peu impliqués dans le processus décisionnel. Nous constatons aujourd’hui qu’il est fréquemment demandé aux jeunes de présenter un rapport auquel ils n’ont pas réellement contribué. Ce qui est évidemment dommage. »

 Nous constatons aujourd’hui qu’il est fréquemment demandé aux jeunes de présenter un rapport auquel ils n’ont pas réellement contribué. Ce qui est évidemment dommage.

Quel est le rôle d’un représentant des jeunes qui œuvrent au développement durable ? Sur quels thèmes vous concentrez-vous ?

Nele : « Je travaille sur le thème de l’économie circulaire. Ma collègue Sarah (représentante néerlandophone des jeunes pour la jeunesse) et moi-même étudions comment l’économie circulaire peut contrer le changement climatique. En tant que représentants des jeunes au HLPF, il est important de montrer qu’on est là : on assiste à des side-events, on demande à rencontrer d’importants fonctionnaires de l’ONU et des représentants de différents pays afin de leur parler des programmes des jeunes, etc. C’est pourquoi nous avons aussi organisé un side-event qui avait pour thèmes la participation des jeunes et l’économie circulaire. Notre contribution a suscité un certain enthousiasme, mais nous avons constaté que de manière générale toutes les parties attendent que d’autres lancent des initiatives novatrices dans le domaine de l’économie circulaire. »

Diane : « Je me consacre avec Clémence (la représentante francophone des jeunes pour le climat) au SDG 11 « Villes et communautés durables ». Nous nous penchons plus particulièrement sur le thème de la mobilité et avons mené une enquête auprès des jeunes afin de connaître leur opinion à ce sujet. Nous voulions connaître le mode de déplacement des jeunes dans les villes et à la campagne. Nous remarquons que les personnes qui habitent à la campagne rencontrent souvent des difficultés à se rendre dans les villes en transports en commun. Les jeunes doivent généralement parcourir de longs trajets en devant prendre à la fois le bus, le train et le tram pour atteindre leur destination. La voiture reste donc un moyen de transport très attrayant, malgré le problème des embouteillages. Nous espérons que cette enquête permettra de dégager des solutions pour une mobilité plus durable. Nous observons par ailleurs qu’il est nécessaire de fournir des informations correctes sur la mobilité durable. Par exemple, dans une ville, est-il préférable de se déplacer à vélo ou en transports en commun ? Au vu du niveau de pollution atmosphérique élevé dans certaines villes, cette question est légitime. Nous en avons également présenté les résultats lors du HLPF. »

Et comment cette contribution a-t-elle été accueillie ?

Diane : « Il était très intéressant de pouvoir apporter notre pierre à l’édifice. Le forum rassemblait des fonctionnaires et des experts venus des quatre coins de la planète et issus de différents niveaux de pouvoir. Les interactions entre les participants étaient nombreuses. Ce qui m’a frappée, c’est que – comme Nele l’a mentionné précédemment – chacun attend que l’impulsion du changement soit donnée par un autre. Les personnes qui travaillent au niveau des villes et des communes attendent des régions ou du fédéral qu’ils définissent un cadre, tandis que les Nations Unies attendent des jeunes et des pays qu’ils prennent de nombreuses actions. Chacun renvoie la balle dans le camp de son voisin. »

Nos idées sont souvent plus créatives et sortent davantage de l’ordinaire, car nous sommes moins conscients des limites.

Selon vous, comment les jeunes peuvent-ils être vecteurs de changement ?

Diane : « J’ai entendu plusieurs bons exemples lors du High Level Political Forum de ce que l’engagement des jeunes peut apporter. Par exemple, à Berlin, les jeunes d’un mouvement civil ont milité en faveur de pistes cyclables plus larges. Grâce à leur engagement, la ville a approuvé une nouvelle proposition de loi et des pistes plus larges verront bel et bien le jour. Les jeunes sont motivés et disposent eux aussi de certaines compétences. Nos idées sont souvent plus créatives et sortent davantage de l’ordinaire, car nous sommes moins conscients des limites. »

Nele : « Impliquer les jeunes dans le processus décisionnel pourrait s’avérer intéressant. C’est l’essence même de notre message en tant que représentants de la jeunesse auprès de l’ONU. »