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Retour sur le HLPF : les SDG, la voie vers la reprise

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À l’occasion du High-level Political Forum (HLPF), les pays présentent leurs progrès en matière de SDG. Cette année, le HLPF s’est déroulé du 7 au 16 juillet par voie numérique. Contrairement à ce qui était prévu, cet HLPF a été placé sous le signe de la voie vers la reprise après la crise du COVID-19 et de ses retombées.

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a fait passer un message fort au public virtuel du HLPF : « Si la crise du COVID-19 a des conséquences dévastatrices, c’est à cause de fautes que nous avons commises par le passé et que nous commettons encore aujourd’hui. À cause de notre manque de prise au sérieux des SDG. » Le HLPF est l’un des rares rassemblements multilatéraux qui n’a pas été reporté à  2021. Les Nations Unies ont toutefois adapté l’ordre du jour. Cinq ans après la naissance des SDG, le moment était venu d’ouvrir un nouveau chapitre d’implémentation et d’action en matière de SDG, mais cet ordre du jour d’implémentation et d’action a dû se transformer en un ordre du jour de reprise. À la table virtuelle, les participants ont abordé l’impact potentiel de la crise du COVID-19 sur l’implémentation des SDG et sur la meilleure façon pour la communauté internationale d’entamer la voie de la reprise.

Un coup dur pour la vie décente

Au cours de la dernière décennie, la prospérité a augmenté. Les personnes vivant sous le seuil de pauvreté et les personnes atteintes par des maladies graves sont moins nombreuses, l’accès à des sanitaires et à l’électricité est devenu une réalité pour plus de personnes et plus d’enfants – surtout des filles – ont accès aux bancs de l’école. D’après le SDG Report annuel, le monde réalise effectivement des progrès, mais ces progrès ne sont pas assez rapides ni équitablement répartis. La crise du COVID-19 ne rend pas les choses plus faciles. Les soins de santé sont mis à rude épreuve dans le monde entier et les risques de faillites rendent l’avenir de nombreux travailleurs incertain. Selon des chiffres du HLPF, quelque 160 millions d’emplois sont en péril dans les pays à revenus faibles. Les chiffres globaux concernant la pauvreté (SDG 1) ne vont pas dans la bonne direction, tout comme la lutte contre la faim (SDG 2) et la réduction des inégalités (SDG 10). La crise du COVID-19 renforce les inégalités existantes entre pays et entre groupes de populations. Cette crise a le plus d’impact sur les personnes qui rencontrent déjà le plus de difficultés.

La voie de la reprise

Les participants au HLPF se sont accordés pour dire que la crise du COVID-19 met en lumière les faiblesses et problèmes structurels du système actuel. Il y a là une opportunité de s’attaquer à ces problèmes d’une manière qui garantit la résilience et la reprise durable. Plusieurs participants ont cité des éléments indispensables pour une reconstruction résiliente et durable : la participation, l'inclusion, l'équité, les droits humains, la satisfaction des besoins des personnes tout en respectant l'environnement, éviter la séquestration du carbone, une fiscalité et des recettes fiscales équitables, des pouvoirs publics forts avec de solides partenariats public-privé, l'égalité des genres, etc. Les SDG restent plus que jamais la feuille de route pour une transformation fructueuse de notre monde. Et cette feuille de route ne fonctionnera pas sans une bonne collaboration. Le HLPF vise dès lors un multilatéralisme renforcé, renouvelé et inclusif, enrichi de contributions de la société civile, des entreprises, des universités et des autorités locales et infranationales. Le HLPF appelle également à accorder une attention particulière au SDG 12 (Consommation et production responsables), car il s'agit de l'un des SDG les plus mouvants et interconnectés, qui semble pourtant être le parent pauvre des politiques menées.

Rapports nationaux et manque de consensus

Du reste, 47 pays ont présenté leur rapport national volontaire (RNV), et c’était d’ailleurs une première pour 26 pays. La grande majorité des États membres de l'ONU sont ainsi passés par ce processus, tandis que la Décennie d'action (« Decade of Action ») est sur le point de démarrer. Seuls une dizaine de pays manquent à l’appel, dont les États-Unis. En outre, quelques 240 événements officiels ont été organisés en marge de la conférence et portaient sur un large éventail de thèmes, allant de la « responsabilité sociétale » à la « sécurité sociale » en passant par « l'avenir de l’HPLF ».

Si une déclaration ministérielle ambitieuse semblait finalement à portée de main, les différents États membres n'ont malheureusement pas réussi à adopter, à l’aide de négociations virtuelles, ce document qui devait montrer la voie à suivre.

Il faut toujours tirer parti d’une bonne crise

La mission devant faire des SDG un succès a dû encaisser plusieurs contrecoups – en partie liés à la crise du COVID-19. Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, ne considère cependant pas que cela doive nous pousser au pessimisme. La crise du COVID-19 a aussi permis d’ouvrir des yeux et de créer des occasions de reconstruction pour une société plus résiliente et durable. Si nous parvenons à apprendre de nos erreurs et que nous commençons à prendre au sérieux les SDG, nous pouvons empêcher l’éclatement d’une nouvelle crise mondiale.