Comment le Plan fédéral de développement durable contribue-t-il à la lutte contre les inégalités ?

Il y a quelques semaines, nous avons annoncé la publication d’une série d’articles successifs afin de vous faire découvrir les réalisations du Plan fédéral de développement durable (PFDD). Ce plan prévoit 239 mesures que les services publics fédéraux se sont engagés à mettre en œuvre d’ici 2026. Aujourd'hui, nous nous penchons sur un thème fondamental sur lequel repose le plan : "Ne laisser personne de côté".
Ne laisser personne de côté
Le chapitre « Ne laisser personne de côté » du PFDD compte pas moins de 46 mesures, ce qui en fait la principale contribution du plan. Ce chapitre s’articule autour de cinq domaines :
- Garantir l'accès de tous·tes aux droits ;
- Renforcer les collaborations entre les administrations fédérales dans le cadre du Plan fédéral de lutte contre la pauvreté ;
- Garantir des conditions de travail optimales pour tous·tes ;
- Construire une plus grande cohésion sociale ;
- Lutter systématiquement contre tous les aspects de la pauvreté.
Concrètement, et à titre d'exemple, cela s'est traduit par :
- Le lancement d'un projet pilote de cabinets d'avocat·es dédiés à l'aide juridique ;
- La poursuite des efforts continus dans la lutte contre le racisme et les discriminations ;
- La promotion des droits des personnes LGBTQIA+ ;
- L’intégration de la dimension de genre dans les politiques publiques fédérales ;
- La prise en compte, dans les services en contact avec les citoyen·nes, du degré d'instruction et de la fracture numérique;
- L’adoption d'un plan d'action relatif au sans-abrisme et à l’absence de chez soi.
Au sein de cette thématique "Ne laisser personne de côté", nous souhaitons mettre en lumière trois initiatives particulières prises par les autorités :
- Le recours à des expert·es du vécu dans les administrations fédérales ;
- L’identification des effets pervers du statut de cohabitant·e et la formulation de recommandations en vue d'une meilleure harmonisation de la réglementation ;
- Des progrès dans l'octroi automatique de droits sociaux, afin de garantir leur accès aux personnes qui peuvent y prétendre.
Cet article a pour objectif de vous faire découvrir la première, une initiative originale et qui a fait ses preuves. Le mois prochain, nous vous ferons découvrir les deux autres.
Les expert·es du vécu rendent l’administration plus humaine
Les personnes en situation de vulnérabilité rencontrent souvent des obstacles que d'autres, qui ne sont pas dans cette situation, ne perçoivent pas toujours. C'est pourquoi les autorités fédérales font de plus en plus appel à des expert·es du vécu en matière de pauvreté et d'exclusion sociale. Les expert·es du vécu sont des personnes qui ont connu une expérience de pauvreté et d’exclusion sociale, et qui la mettent à profit pour améliorer l’accessibilité des services. Leur contribution aide à davantage adapter les politiques, les services et la communication à la réalité des personnes en situation de vulnérabilité.
Depuis 2015, les expert·es du vécu forment un service à part entière au sein du SPP Intégration sociale. Les expert·es du vécu pointent du doigt des obstacles souvent négligés. En collaboration avec la Caisse Auxiliaire d'Assurance Maladie- Invalidité (CAAMI), ils ont par exemple montré à quel point l’utilisation d’un jargon administratif incompréhensible pouvait constituer un obstacle à la communication à Bruxelles.
La phrase typique c’est : « Vous avez votre AER ? » Il n'y a déjà pas beaucoup de gens qui savent ce qu'est un avertissement-extrait de rôle, et encore moins un AER... Le fait qu'un service public remette en question son accessibilité est déjà bon signe. Mais un service public a aussi des responsabilités à l’égard des citoyens. Et ceux qui en ont le plus besoin sont aussi ceux qui sont le plus difficile à atteindre... Il est donc essentiel que les plus faibles ne restent pas sur le carreau. - Frédéric Lemaire, coordinateur du service Expert·es du vécu (SPP Intégration sociale).
Dans le cadre du PFDD, les organisations fédérales se sont engagées à travailler davantage avec les expert·es du vécu dans d’autres domaines, comme par exemple le SPF Santé publique pour sa campagne sur les dangers des perturbateurs endocriniens, le SPF Chancellerie du Premier ministre pour la lisibilité du portail Belgium.be ou le SPF Finances pour tout ce qui concerne ses échanges avec les citoyen·nes. Ceci pour répondre à l’ambition qui consiste à « ne laisser personne de côté » et à rendre les services publics accessibles à tous·tes, tout en facilitant l’accès aux droits.
Découvrez ci-dessous le projet ‘Expert·es du vécu’ raconté par ceux qui le portent au quotidien.
Frédéric Lemaire, coordinateur du projet « Expert·es du vécu en matière de pauvreté et d’exclusion sociale », nous dévoile le rôle précieux du service.
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Johnny Kean, expert du vécu à la Caisse Auxiliaire d'Assurance Maladie-Invalidité (CAAMI), témoigne des difficultés réelles éprouvées par une partie des citoyen·nes dans leurs interactions avec les services publics, et du besoin de rendre le langage administratif accessible à tous·tes. |
Frédéric Lemaire et Johnny Kean plaident pour que le digital ne soit pas la seule voie d’accès aux services administratifs.
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Plus d'infos sur la mise en œuvre du plan
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